Les musées d’histoire sont souvent au programme lors de notre découverte d’un pays. Ils nous offrent une réelle fenêtre sur le passé, clé utile pour comprendre les enjeux contemporains. Aujourd’hui je vous propose la sélection de 3 musées d’histoire du XX° siècle. Tous les 3 offrent des récits bouleversants de résistance, d’oppression et de quête de liberté. Ces visites immersives, parfois difficiles, sont de précieuses leçons, autant pour les enfants que pour les adultes.
L'expérience en bref
Le musée des occupations et des luttes pour la liberté
Lieu : Vilnius, LITTUANIE
Période : toute l’année, du mercredi au dimanche de 10h à 18h
Budget : 6,30 € adulte – 3,30 € enfant
Météo : en intérieur
Liens scolaires : histoire
Le musée usine Oskar Schindler
Lieu : Cracovie, POLOGNE
Période : toute l’année, lundi 10h-14h, mardi au dimanche 9h-18h (fermé le 1er mardi du mois)
Budget : ticket famille : 72 zloti (16/17 €) (entrée gratuite le lundi, places à réserver)
Météo : en intérieur
Liens scolaires : histoire
Musée Bunk’art 2
Lieu : Tirana, ALBANIE
Période : toute l’année, 9h30-20h
Budget : adulte 900 lek (9€), ado 500 lek (5€)
Météo : en intérieur
Liens scolaires : histoire
Dossiers ressources disponibles pour cet article :
- Les pays baltes
- La Shoah
Ce musée d’histoire est installé dans les anciens locaux du KGB à Vilnius. Ce détail est important car il conditionne nos impressions lors de la visite. Savoir que l’on se trouve dans les bureaux et les salles de cette organisation est assez déroutant.
Les pays baltes, enjeux de la Seconde Guerre Mondiale
On oublie souvent lorsqu’on pense à la Seconde Guerre Mondiale, que les pays baltes ont été des objets de négociation avec la Russie, qui a pu annexer ces territoires après la guerre. La Lituanie ne retrouvera son indépendance et sa liberté qu’en 1991 (tout comme d’autres pays : Estonie, Lettonie) !
Siège du KGB devenu musée d’histoire
D’extérieur c’est un beau bâtiment, l’entrée est imposante, contrairement au siège du KGB de Riga dont l’entrée est une petite porte qui vous fait froid dans le dos.
Comme beaucoup de musées historiques, les informations sont très denses, et il est vraiment difficile de tout lire (surtout en anglais), nous faisons donc parfois l’impasse sur les explications, mais cela n’empêche pas de ressentir et de comprendre l’histoire qui s’est jouée ici.
On trouve une grande collection d’objets d’époque : téléphones, registres, vêtements (etc).
La visite explique comment le gouvernement russe, à travers ses agents du KGB, avait la main mise sur le pays. On y (re)découvre les techniques violentes, utilisées pour arriver à leurs fins : emprisonnement, déportations, restrictions.
Le musée explique également comment s’est organisée et mise en place la résistance des Lituaniens.
Le sous-sol, ancienne prison
La visite se termine par le sous-sol, qui était la prison du KGB. Les opposants au régime étaient enfermés ici avant de connaître le sort qui leur serait réservé. Les cellules sont minuscules et glaciales. On découvre aussi les cellules « d’attentes » : en attendant d’être entendu, les prisonniers restaient dans de petites cellules où ils ne pouvaient pas bouger et devait rester debout, parfois pendant plusieurs heures.
L’une des dernières salles et celle des exécutions, où les impacts de balles sont encore présents dans les murs. Nos filles n’ont pas visité cette salle, le reste du musée nous semblait suffisant pour comprendre l’histoire et ses enjeux.
Bien que dérangeante et pesante, cette visite est vraiment intéressante. Elle permet une meilleure compréhension du pays et de ses habitants, et de l’impact de cette période encore aujourd’hui ; 1991 n’est pas si loin !
Il n’est sans doute pas vraiment nécessaire de présenter Oskar Schindler, cet industriel allemand, mis en lumière par Spielberg dans son film “La liste de Schindler”.
Usine de munition
Cette usine était spécialisée dans l’émaillage avant la Seconde Guerre Mondiale. Durant la guerre, elle dû fabriquer des munitions pour participer à l’effort de guerre. Oskar Schindler sauva de nombreux juifs en les employant dans cette usine. Il reçut la médaille des Justes pour son action.
Musée pour la mémoire
Aujourd’hui, son usine fait partie des musées d’histoire témoignant de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah.
Le musée est complètement scénarisé : chaque pièce, chaque salle, correspond à un moment de l’histoire. Tout est alors travaillé : le sol, les murs, les sons. Cela donne une réelle sensation de vivre l’histoire, d’y être immergé.
C’est une visite très intense, qui peut être impressionnante pour les plus jeunes, notamment à cause des sons. Certains objets sont aussi très perturbants, mais il est assez facile de passer les vitrines que l’on ne souhaite pas montrer à ses enfants.
Le musée est réellement immersif et permet vraiment de comprendre cette période. On peut juste regretter qu’il n’y ai pas plus de place laissée à Mr Schindler lui-même ainsi qu’à l’usine, qu’on ne voit pas du tout en fait.
L’Albanie est un pays plutôt proche que nous connaissons finalement assez mal. Son histoire est rarement étudiée. Sans doute ne nous y serions pas non plus intéressé sans notre passage dans ce si beau pays. L’envie de mieux comprendre son histoire nous pousse donc à visiter ce musée, retraçant la dictature imposée au pays jusque vers 1985.
Enver Hoxha, le dictateur albanais
Enver Hoxha fut le dictateur du pays. Paranoïaque, il fit vivre son peuple dans la peur, lui faisant croire à des menaces de guerre et d’attaques nucléaires permanentes. Il fera construire plus de 170 000 bunkers répartis dans le pays. Toutefois l’histoire de ce meneur est assez complexe. En effet pour de nombreux albanais, il est aussi perçu comme un héros, comme celui qui a permis au pays de s’élever.
Des bunkers devenus musées d'histoire
Les 2 plus gros bunkers se trouvent à Tirana.
Le bunk’art 1, grand de 3000m2 était prévu pour abriter le dictateur et les dirigeants militaires.
Le bunk’art 2, plus petit et se situant au centre ville, était lui destiné aux personnels du ministère de l’intérieur.
Tous les deux sont aujourd’hui des musées d’histoire retraçant le passé communiste et dictatorial du pays.
Raconter l'histoire
Pour entrer dans le musée, il faut déjà descendre sous la ville, c’est assez impressionnant. Le musée retrace l’histoire du pays et de ce régime politique durant la Seconde Guerre Mondiale jusqu’au années 90.
Il est composé de nombreuses salles. Nous apprenons comment le peuple albanais a successivement souffert de l’occupation italienne fasciste puis du régime totalitaire communiste, isolant le pays du reste du monde durant 40 ans.
On découvre le quotidien des habitants, espionnés, suivis, écoutés. De nombreuses personnes sont décédées, succombant aux camps de travail et de concentration.
La visite est plutôt éprouvante, il faut s’imaginer sous terre, à arpenter de nombreux couloirs, glacials et impressionnants. Il est impossible de lire toutes les explications, beaucoup trop denses pour une seule visite et uniquement en anglais ou albanais. On découvre ici une histoire difficile, mais permettant, comme souvent, de comprendre la dynamique actuelle du pays, qui commence seulement à vraiment s’ouvrir et se réinventer.
Ces 3 visites historiques ont vraiment été passionnantes. Si elles nécessitent d’être préparées et d’échanger ensuite avec vos enfants, elles sont extrêmement riches d’apprentissages, tant pour les ados que pour les adultes.
Des leçons d’histoire grandeur nature.
Pour aller plus loin
Pour lier cette expérience à l’instruction en famille, nous vous proposons un dossier compilant différentes ressources.
De quoi combler toutes les questions et curiosités !
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